100 km sous le cercle imaginaire

1. Hossa était déjà habité à l'age de pierre

Des indices de présence humaine furent mis à jour sur plusieurs sites de Finlande, dont le plus ancien, celui de l'abri sous roche Susiluola (Wolf Cave) à Kristiinankaupunki, situé sur la côte Ouest à 300 km d'Helsinki, a légué des objets contemporains de l'homme de Néenderthal. En effet, sur une période située entre -74 000 et -132 000 ans, quelques uns des six niveaux de fouilles recèlent des outils et des traces de foyers.

Les recherches archéologiques dans la région de Suomussalmi n'avaient jusqu'en 1957 pas donné de résultat. La surprise fut donc grande lorsque les bases d'un feu daté d'environ - 10000 ans furent découvertes sur l'île Vanha Kirkkosaari à environ 100 km au Sud de Hossa. Ce sont les plus anciennes traces Finnoises d'habitation humaine, attribué à l'homme moderne !

l'abri sous roche de Susiluola

Profil de l'abri.

Sources: http://www.nba.fi/fi/susiluola et http://www.susiluola.fi

2. Des paysages modelés pendant l'aire glaciaire.

Au cours de la dernière glaciation, les glaciers qui s'écoulaient vers l'Est ont décapé le substratum rocheux et charié ses débris sur de très longues distances. Vers la fin de l'age glaciaire, il y a environ 10 000 ans, la fonte de la calotte continentale, dont le bord se trouvait au niveau de Hossa, déposa une grande quantité de matériaux lithiques de toutes tailles. Ce sont ces dépôts qui forment aujourd'hui ce relief si particulier de crêtes, de collines, de lacs et d'étangs.

 

 

Source : Mollard et Janes, 1985, p. 43

Figure 1 : Schéma de mise en place d'un esker au front d'un glacier

3. Les eaux de fonte ont formé les crêtes ou eskers.

Les eskers se mettent en place dans la bordure des glaciers en voie de retrait (figure1). Ils sont constitués de sédiments grossiers (sable, gravier, blocs) résultant d'écoulements fluvioglaciaires dans des tunnels intra glaciaires (dans la glace) ou sous-glaciaires ainsi que dans des crevasses supraglaciaires (sur la glace). La forme triangulaire en crête des eskers résulte de l'affaissement des bordures latérales qui ne sont plus supportées par la glace de la base des tunnels ou des crevasses. La direction de la crête est perpendiculaire au front glaciaire.

 

 

 

 

 

Sources: http://www.gsf.fi/aineistot/mp-opas/harjusynty.htm

 

 

4. D'un bloc de glace à un étang de kettle.

Aux endroits où les eaux de fonte s’écoulaient du front glaciaire, elles ont déposé du sable et du gravier sous la forme de cônes et de plaines d'épandage fluvioglaciaire. Les blocs de glace isolés et enfouis dans la zone d’épandage glaciaire ont fondu provoquant l'effondrement des terrains situés au-dessus qui prennent alors la forme d'une dépression en entonnoir. appelées "kettle" ( bouilloire). La glace, protégée des conditions météorologiques extérieures, peut subsister ainsi pendant des millénaires.

Un kettle forme un étang lorsqu'il est rempli par l'eau de la nappe souterraine d'une crête dont le niveau est supérieur au fond du kettle.

Les kettles peuvent avoir des tailles variables en fonction du volume de glace initialement emprisonné : de quelques dizaines de centimètres à plusieurs centaines de mètres de diamètre.

Il existe plusieurs étangs de kettle à Hossa, tels que Öllöri ( eulleuri) et Keihäslampi (ké-i hasla mpi).

 

 

Sources:http://www.gsf.fi/aineistot/mp-opas/harjusynty.htm

5. Le reste de la Finlande sous les eaux

Immédiatement après l'âge glaciaire, la plus grande partie de la Finlande était sous les eaux. Quelques espaces émergeaient cependant de cette mer dont la région de Suomussalmi ( Souomoussalmi). Ces terres ainsi isolées sous un climat post-glaciaire froid et sec permirent l'installation d'une végétation de type toundra, elle-même colonisée peu à peu par le bouleau. Lorsque les pins sont également apparus au sein des bouleaux, les conditions de vie étaient devenues favorables pour les premiers humains.

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Paysage de Toundra.Sources images: http://naturendanger.canalblog.com

6. Par voie fluviale jusqu'à la mer.

Les voies fluviales se sont formées avec l'élévation progressive de la terre libérée de la charge des glaces. Hossa est devenu un carrefour de voies fluviales. Les voies de Hossa s'étendent jusqu'au Golfe de Bothnie à l'Ouest et jusqu'à la Mer Blanche à l'est. C'est ainsi que les eaux de Hossa ont, au fil des années, transportées toutes sortes de passants tels que les marchands, les chasseurs de fourrure, les transporteurs de goudron et les Caréliens orientaux venus de l'est et du sud.

 

7. L’Homme de l’âge de pierre (8 000-1 500 av. J.-C.).

L’origine des premiers habitants de Hossa reste incertaine. Cependant, on pense que les premiers humains à coloniser la Finlande continentale parlaient une sorte de langue finno-ougrienne. Les hommes se déplaçaient en petits groupes de chasse à partir du sud et de l’est. Comme indices de leur présence, ils ont laissé dans divers points de Hossa des débris de taille de quartz projetés lors de la fabrication des outils. La quasi absence de silex en Finlande faisait du quartz la matière première la plus utilisées.

Il y a près de 6 000 ans, un art nouveau s'est répandu en Finlande : la poterie.

Des morceaux de récipients en argile, trouvés à Lipposenniemi dans le secteur de Hossa, démontrent que ces lieux étaient habités à l’âge de pierre.

À cette époque, il existaient déjà des voix de communications vers la région de la mer Blanche. Les habitants de la province du Kainuu venaient y chercher de la silice.

8. La chasse au renne sauvage.

Les premières méthodes de chasse au renne sauvage s’effectuaient avec des pièges à fosse. Quand il y avait de la neige, l’animal était poursuivi puis abattu avec une lance ou, plus récemment avec une arme à feu. Il est probable que dans les lacs de canyons étroits, tels que Somerjärvi, les rennes sauvages furent poursuivis sur la glace jusqu’à l’extrémité du lac où ils étaient abattus. Il reste encore des traces de piège à rennes sur les terres de Hossa.

Le renne sauvage a vécu dans toutes les régions forestières du Kainuu. C’était un animal de chasse très estimé dont les populations entre le 17ème et le 18ème siècles étaient encore nombreuses. Hélas dans la Finlande du 19ème siècle, ils ont été chassés jusqu’à leur extinction. L’espèce est revenue en Finlande centrale en provenance de l'Est et se reproduit maintenant à Kuhmo, Sotkamo et Ristijärvi.

 

9. Un message imagé de plusieurs milliers d’année.

Le groupe de dessins de Värikallio à Hossa est contemporain de la civilisation des chasseurs de l’âge de pierre. Outre les représentations de Julma Ölkky, ce sont les peintures rupestres préhistoriques les plus septentrionales de Finlande . (Certaines gravures du nord de la Norvège rappellent les motifs de Värikallio). Les peintures sont probablement vieilles de 3 500 à 4 500 ans. La détermination exacte de leurs datations est délicate car elles ont pu être faites au cours d’une longue période.

 

La répétition de formes humaines coiffées de cornes dans le graphisme de Hossa évoque le chamane et son habit dans la tradition des peuples de chasseurs arctiques.

Dans cette hypothèse, la plupart des dessins peuvent trouver leur sens a travers un rite magique lié à la chasse. De même, le choix géographique de leur réalisation dans des couloirs n’est pas sans rappeler d’autres lieux supposés de culte datés approximativement de la même période. (ex. la voix sacrée du massif du Mont Bégo, gravures rupestres, France).

Il est possible que ces dessins servaient à jalonner des itinéraires simples ou initiatiques, ou encore qu’ils représentaient des événements.

La signification et la similitude des dessins dans les régions septentrionales ainsi que la disposition des groupes de dessins portent à ce raisonnement. Les peintures rupestres sont en générales situées au bord de voies d'eau importantes. Pour les peindre, l’artiste était sur la glace ou sur une barque et elles indiquent le niveau de la surface d'eau à ce moment-là. De nombreux rochers à peintures rupestres sont des lieux où l’écho est fort, ce qui est le cas de Värikallio.

 

10. Le grand été

Après l’âge glaciaire, le climat arctique se réchauffa rapidement pendant 3 à 4000 ans. Cette période chaude est appelée ‘’le grand été‘’. Bien que les forêts étaient des forêts mixtes de pins, de trembles et de bouleaux, les découvertes de pollen dans les marais ont démontré que des arbres nobles, tels que l'orme et le noisetier, avaient également poussé dans la province du Kainuu.

 

11. Les représentations d’animaux trouvées en Norvège septentrionale et en Russie, ont été faites par grattage ou gravure sur des parois rocheuses en bord de rives alors que les dessins trouvés en Finlande ont été peints.

 

12. Les colorants des peintures rupestres sont à base d’ocres rouge et jaune qui ont, sans doute, été obtenus en chauffant de l’argile ferrugineuse. Du sang, de la graisse ou des jaunes d’œuf ont été utilisés comme liant.

Gravures sur pierre (points bleues) et peintures rupestres (points rouges) les plus importants en Fennoscandie.

 

13. Essor de l’âge du bronze (1500 - 500 av. J.-C.)

Une période florissante dans la protohistoire de Suomussalmi a eu lieu entre les âges du bronze et du fer. Le commerce existait entre Suomussalmi et la région de la mer Blanche. Ce commerce permit également aux hommes de mélanger leur culture. La culture de la civilisation de l’age du Bronze des rivières Volga et Kama s’est donc mélangée.

----------On allait chercher des métaux de la Carélie orientale le long de la rivière Kemijoki et on en revenait avec les influences culturelles, originaires de l’Extrême-Orient, des civilisations du bronze des rivières Volga et Kama - -----

 

 

Dans la région de Suomussalmi, la forge du bronze était maîtrisée. La fonte et le moulage des métaux était facilité par la présence dans la région de pierre ollaire. Il est fort probable que des moules aient été fabriqués comme article commercial.

De nos jours, la pierre ollaire est encore façonnée à Suomussalmi.

 

14. Du cuivre pur en provenance de l’Est

Les plus vieux outils métalliques jamais trouvés en Finlande se trouvent dans la régions de Suomussalmi et datent d’environ 2 000 ans av. J.C. C’est une gouge forgée en cuivre très pur selon un modèle en pierre. Elle a été faite quelque part en Russie ou apportée ici sous forme de cuivre. La fonte du métal étant maîtrisée, les modèles se sont développés et se sont différenciés des objets en pierre.

Le métal étant toutefois rare et précieux, on continuait de fabriquer des objets en pierre.

On a copié les objets en métal - des haches en pierre trouvées en Finlande avaient la copie d’une bavure laissée par le moule d’un objet en bronze.?

 

15. La forêt de conifères septentrionale ( forêt boréale ou Taïga), semblable à celle d’aujourd’hui, se développe dans la région depuis plus de 4 000 ans. Après la période chaude, le climat s'est refroidi, est devenu plus humide et les essences nobles de feuillus ont reculé. L’épicéa, en provenance de l’est, s’est répandu progressivement dans la province du Kainuu et les forêts ont pris l’aspect qu’elles ont encore aujourd’hui dans les vieilles forêts naturelles.

16. Du pain de la nature

Les premières traces de culture et d’agriculture ont été trouvées à Puolanka dans la province du Kainuu, et remontent aux environs de 1 500 av. J.C.

L’agriculture a commencé en Finlande au 11ème siècle, essentiellement dans les fronts d’Häme et de Satakunta.

La région de Hossa a dû attendre encore quelques trois mille ans pour les brûlis. Les hommes des régions sauvages vivaient de ce que la nature offrait.

L’orge a vraisemblablement été la première espèce de céréale de culture sur brûlis.

 

17. Sur le caractère lapon ou saami

Les populations nomades de la région vivant aux approches de l’âge du métal pouvaient cependant être appelés Lapons ou Saami. Il s’agit là d’un tout petit groupe d’hommes dont la population du Kainuu, au temps protohistorique, est évaluée à 350 habitants dont 80 à 100 pour la région de Suomussalmi. Ils vivaient encore comme dans l’âge de pierre, en petits groupes, l’été, chassant et pêchant séparément et l’hiver, regroupés.

18. Rôti de castor et d’ours

Le climat de l’âge des métaux rappelle énormément celui d’aujourd’hui. L’abondance des pluies, non compensées par l’évaporation, transformaient les basses terres en marécages. L’épicéa se répandait. Des os calcinés découverts sur d’anciens foyers ont permis de définir quelque peu la faune. L’élan, le renne sauvage et le castor faisaient partie de l’ordinaire.

 

19. L’écureuil était l’un des animaux à fourrure importants dont la peau servait de monnaie d’échange. L’écureuil n’était pas tué avant qu’il ait acquis complètement sa fourrure grise d’hiver, c’est-à-dire une fourrure pure. On pouvait l’attraper avec une chausse-trape ou un piège ou encore avec une flèche large et à pointe émoussée qui l’atteignait facilement sans abîmer sa peau. Un chien pouvait venir en aide pendant la chasse en flairant les proies cachées dans les arbres. Faute de mieux, on mangeait la chair des écureuils.

Le commerce de fourrures d’écureuils, lynx, ours et castors permettait aux populations d‘avoir du sel, des étoffes et parfois des monnaies de bronze et d’argent.

 

20. Le commerce des fourrures au cours de l’âge du fer

Au début de l’âge du fer, on avait appris à fabriquer du fer avec ses propres minerais. L’importation était devenue inutile pour la fabrication des armes et des outils ce qui entraîna un ralentissement du commerce.

En l’an 300 ap. J.-C, il semble qu’en raison de l’intérêt croissant des germains et des Européens d’occidents pour le commerce des fourrures, la fabrication du fer se soit terminée au nord. La chasse aux animaux à fourrure a donc supplanté le raffinage des métaux.

Cependant, l’âge du fer a continué jusqu’au 17ème siècle, qui correspond au début de la période historique du Kainuu.

 

21. Commerçants et postes isolés

À la fin de l’âge du fer, au 9ème siècle, la vie s’était animée dans les régions éloignées. Les commerçants se déplaçaient, entre autres, entre la Norvège, la Finlande occidentale et la fabuleuse Bjarmaland sur la côte de la mer Blanche. Les voyageurs rapportaient au fond de leur forêt des objets jamais vus auparavant, tels que des perles, des boucles en argent et des cuillers.

Ces objets originaires de la Finlande occidentale ont été trouvés à Suomussalmi dans les tombes de deux femmes incinérées. Les locaux ne brûlaient pas leurs morts, aussi les tombes devaient appartenir à des finlandais occidentaux. Les femmes ne faisaient pas partie des voyages à seul but commercial. La présence d’une femme pouvait indiquer des relations commerciales régulières et des postes isolés habités plus ou moins permanent.

*Chaîne de princesse dont le modèle a été copié à partir des bijoux trouvés dans la tombe de la femme incinérée au 10ème siècle à Ruhtinansalmi.

 

22. Sous le joug de Novgorod

Vers la fin de l’âge du fer, au cours des 13ème et 14ème siècles, la province du Kainuu n’íntéressait plus les finlandais occidentaux. Par contre, c’était une zone de transit importante vers le nord pour les Caréliens et c’est pourquoi Kainuu s’est liée encore plus fortement à la sphère d’influence de l’est. Le traité de Nöteborg en 1323 a laissé Kainuu aux Caréliens, sous le règne de Novgorod.

*Les découvertes d’objets de l’âge du fer témoignent également de l’influence carélienne. Le pendentif en bronze représentant un cheval apporté à Suomussalmi de la Carélie au cours du 12ème siècle est toujours un motif de bijou.

 

 

23. Eaux

Les eaux des régions sauvages en provenance du nord-est, du nord-ouest et du sud-ouest se rassemblent ici et continuent vers le sud le long de la rivière Hossanjoki. Seule une petite bande de terre sépare les ruisseaux du cours supérieur des eaux des rivières Oulujoki et Kemijoki de la Carélie orientale. Hossa se trouve sur la route du Golfe de Botnie à la mer Blanche et de Kemi en Finlande à Kemi en Russie. On partait du lac Oulujärvi pour atteindre le lac Kiantajärvi par la rivière Emäjoki et ensuite, on continuait jusqu’au lac Iijärvi via Tormua et Hossa.

L’autre itinéraire allait le long des eaux de la rivière Iijoki jusqu’à Hossa via Peranka. Le système fluvial de la rivière Iijoki n’a que peu d’isthmes à travers lesquels on tirait les embarcations pour aller à Peranka. La route de Peranka va à Hossa via le sud-ouest.

En allant au nord, il est également possible d’atteindre les eaux s’écoulant vers l'océan arctique. Pendant la période protohistorique, les Caréliens prenaient déjà ce chemin pour aller de Ladoga en Laponie et à Ruija. En passant par le Saimaa et Pielinen on arrivait au lac Oulujärvi de Sotkamo et de là, on arrivait à Hossa.

 

 

 

 

24. Une région frontalière instable

Pour les Caréliens, Kainuu était une région de chasse et de leur point de vue, les cultivateurs sur brûlis savoniens étaient des intrus. Au cours du 16ème siècle, il y eut les guerres russo-suédoises sanglantes où, à tour de rôle, les hommes de l’est et de l’ouest ravageaient la région entre la mer Blanche et le golfe de Bothnie. Le traité de Teusina en 1595 a déplacé le Kainuu vers l’ouest pour l’inclure au royaume de Suède-Finlande. La ligne de la frontière s’est alors stabilisée au niveau de Suomussalmi et Kuhmo. Ailleurs, la frontière a été plusieurs fois déplacée.

*Sarvikivi est la borne du traité de Teusina (1595).

24. b Les colons savoniens

Au cours du 16ème siècle, des colons de la Savonie ont commencé à s’installer à Suomussalmi en construisant leur maison et cultivant leur terre selon les méthodes apprises dans le sud. Ils cultivaient les céréales et les navets sur brûlis. La formation d’un brûlis prenait plusieurs années. Et si la récolte était parfois maigre, elle était cependant assez sûre. Après deux années de récoltes, le brûlis était laissé en pré qui se reboisait. Tant qu’il n’appartenait à personne, un pré devenait la propriété de celui qui le travaillait et l’utilisait comme pâturage. Tous pouvait laisser leur bétail dans les forêts. C’est là l’origine du proverbe finnois " oma maa mansikka, muu maa mustikka " qui signifie qu’on n’est bien que chez soi.

*Carte de la paroisse de Paltamo du 18ème siècle. Hossa dans le coin droit supérieur.

25. Une maison dans la région sauvage

La première maison de Hossa enregistrée date de 1670. Knut Lasanen est mentionné comme propriétaire de la maison en 1688. L’information que la ferme de Hossa du village de Ruhtinansalmi avait 981 hectares, a été ajoutée plus tard au 19ème siècle. Le partage de la ferme a fait naître peu à peu un petit village. Les terres de la ferme d’origine avaient onze propriétaires en 1960.

 

26. Le liber - la nourriture d'un pays affamé

On ajoutait aux céréales du liber. Par précaution, on prenait chaque printemps la pellicule située entre l'écorce et l'aubier des jeunes pins et on la faisait sécher. Si la récolte de céréales était faible ou vraiment mauvaise, on grillait les pellicules de liber, puis on les broyait avant de les moudre. On ajoutait à la pâte du pain la moitié ou plus, de farine de liber. On pouvait aussi faire du pain rien qu’avec de la farine de liber, mais la pâte s’agglomérait difficilement aussi le faisait-on cuire sur une plaque d’écorce de bouleau.

*Une pellicule de liber; du liber grillé et pilé et de la farine de liber.

27. Parfois à cette époque, une graine de pin tombe dans la terre et commence à germer. Elle grandit lentement et devient un vieil arbre géant qui a beaucoup de chance, car l’élan ne le mange pas lorsqu’il commence à pousser, il ne meurt pas par manque de lumière, on ne le troue pas pour en tirer de la résine et il ne pousse pas dans les endroits de brûlis.

 

28. Les voies d'eaux étaient des routes culturelles

Les colporteurs de la Carélie orientale sont sûrement les plus connus de ceux qui utilisaient ces voies d'eau. Ils pourvoyaient à augmenter la subsistance de leur famille en vendant aux maisons isolées, des épingles, des peignes, des bijoux, des foulards en soie ainsi que des étoffes pour les jupes de fête.

Les Caréliens orientaux emportaient avec eux la chanson de poésie

populaire traditionnelle encore vivante dans la Carélie orientale. Le jeune étudiant Elias Lönnrot s’est familiarisé avec la poésie du Kalevala présentée justement par des Caréliens orientaux. Plus tard, en tant que docteur régional de Kajaani, Lönnrot a effectué son voyage de recueil de poèmes dans la Carélie orientale et le premier Kalevala est apparu en 1835-1836.

*Le Kalevala de 1999, imprimé à Petroskoi en l’honneur du 150ème anniversaire du nouveau Kalevala de 1849.

29. Du brochet sêché.

Le brochet séché avait été une valeur courante aussi bien pour acheter quelque chose que pour payer les impôts.

 

30. et du lavaret pour les grands messieurs

La pêche est de longues traditions à Hossa. Des grands lavarets, au frai tardif, du lac Iso Valkeinen étaient transportés au 19ème siècle par charretées comme poisson de Noël, pour les hommes importants de Kajaani ou pour le prêtre en guise de paiement.

31. L’arbre a déjà bien grandi. Sa croissance en hauteur continuera encore pendant un certain temps, mais son tronc continuera de croître pendant toute sa vie.

 

32 a. Le goudron comme ressource principale

À la fin de 18ème siècle jusqu’au début du 20ème, le goudron était une puissance économique. Le revenu annuel était incertain et parfois, il n’y avait même plus de liber. On échangeait le goudron pour de la farine et du sel, rarement pour de l’argent. La fabrication d’un tonneau de goudron demandait plusieurs années de dur travail avant d’être acheté à Oulu et plus tard, à Kajaani. Parfois, l’argent du goudron allait entièrement au remboursement de vieilles dettes. La barque risquait de se renverser en chemin et le transporteur de goudron pouvait aussi y perdre sa vie. Kainuu était la région de production la plus importante du pays à la fin de la période de distillation de goudron et celle-ci a grandement supplanté la culture sur brûlis.

32 b. Le goudron était transporté de Hossa vers le sud par le lac Kiantajärvi et la rivière Emäjoki jusqu’au lac Oulujärvi ou par la route de Peranka vers la rivière Iijoki, éventuellement au port de Ii sur la côte. Les très grandes barques de goudron étaient appelées " tervahanhi ", soit " des oies de goudron ", en raison des voiles blanches utilisées pour faciliter le transport. Le transport en barque du goudron de Hossa durait trois semaines pour atteindre Oulu.

32 c. Sur la terre ferme les tonneaux étaient tirés par un cheval jusqu’au bord de l’eau. Des cubes en bois dans lesquels on faisait des trous pour l’essieu, étaient cloués aux extrémités du tonneau. Toujours, tant que cela était possible, on transportait le goudron par voie d’eau.

 

33. Des perles pour Saint-Pétersbourg

Les homme vivant de la nature avaient de faible revenues. Entre le 18éme siècle et les guerres, ils pouvaient gagner de l’argent avec la fabrication du goudron et du beurre; Pour certain les perles étaient devenus une affaire assez importante. Elles sont produite par une espèce de moule perlière vivant en eau douce. Les perles était récolté pour être vendu aux bijoutiers de Saint-Pétersbourg.

La moule perlière d’eau douce (Margaritifera margaritifera) est devenue très rare.

 

34. La famine et les maladies

Durant les années de famine les maladies se transmettaient rapidement parmi les gens affamés. Plusieurs périodes furent terribles; de 1831 à 1833 et de 1866 à 1868 .

En 1867, les grands lacs étaient encore gelés à la Saint-Jean (juin). Le gel avaient détruit pendant trois années de suite toutes les céréales. Les baies et le gibier aussi se faisaient rares. L’année 1868 était la plus terrible. Près du cinquième de la population du Kainuu a été emportée par la faim ou la maladie. De nombreuses familles ont fui en Russie pour y trouver la même pénurie. Cependant, les gens de Kainuu, habitués à manger du liber, avait résisté plus longtemps que ceux du sud qui étaient habitués à manger du pain, purement de céréales, et dont les estomacs ne supportaient pas l’âcreté du liber.

*Le liber est concassé dans un mortier avec un pilon.

 

35. Pénuries et méfaits de la guerre

Au début du 20ème siècle, la région entière de Suomussalmi était très pauvre et il fallut demander de l’aide à Helsinki plusieurs fois lorsque les récoltes étaient mauvaise. Les guerres n’avaient pas facilité la vie. La majorité des habitants de Suomussalmi durent quitter deux fois leur maison. Aucune grandes batailles ne se déroula à Hossa, mais la guerre y laissa des traces.

L’armée envoyait des troupes pour pêcher à Hossa.

 

36. Une grande route jusqu'au fond de la forêt

Hossa se trouve au fin fond des forêts. La première route de la région n’a été construite que dans les années 20 et elle allait de Juntusranta au village de Hossa. La prolongation de l’axe jusqu’à Kuusamo et la connexion aux autres parties du réseau routier étaient terminées en 1936 alors que les quelques 10 kilomètres entre Hossa et Teeriranta avaient été construits en trois jours seulement.

Pendant la guerre de continuation, on a fait la connexion à la route nationale 5.

Pour aller du bourg de Suomussalmi à Juntusranta, il fallait prendre une barque ou un bateau. Ce n’est qu’en 1954 que ces deux bourgs furent reliés par une route construite par des prisonniers appelés les " bonnes crapules ". On appelle cette voie " Kekkoskakkonen ", (Kekkos fait allusion à Kekkonen et kakkonen veut dire deuxième), car le premier ministre d’alors, Urho Kekkonen, en avait décidé la construction. La route de Selkoskylä à Peranka a été construite de la même façon.

 

37. Association d'élevage de rennes de Hossa

Le renne a très tôt été utilisé comme bête de trait ou comme appât dans la chasse au renne sauvage. Des informations sur l’élevage des rennes à Suomussalmi datent du 14ème au 16ème siècles.

Un élevage de rennes plus vaste et visant principalement à la production de viande n’existe ici que seulement depuis la fondation de l’association d’élevage de rennes. L’association d’élevage de rennes de Hossa (ultérieurement appelée Association d’élevage de rennes de Hossa-Irn) a été fondée en 1900. La région de Hossa est également aujourd’hui une région de pâturage importante. Il y a plusieurs anciens lieux de triage à Hossa. Le plus beau est la clôture de Honkavaara.

Des modèles de marques de rennes ont été faits avec des copeaux , avec des écorces de bouleau et parfois même du papier quadrillé.

 

38. Élevage des rennes dans un coin de forêt

Avant d’avoir commencé à utiliser les prés de semailles comme pâturage, la nourriture du bétail devait être cueillie dans la nature. Le foin d’hiver était ramassé le long des rives et dans les marais. Outre le foin, on donnait des fagots de ramées (surtout aux moutons), des lichens, des pailles de céréales et , même, lorsque les temps étaient mauvais, du fumier humain.

Les prairies n’étaient pas la propriété de quelqu’un avant la grande distribution du 19ème siècle. Les terrains étaient partagés parmi les maisons selon un système de loterie. Les bonnes prairies avaient une grande valeur et il fallait parfois un long trajet pour y arriver. Les foins étaient rassemblés dans des granges sur les prés et étaient tirés en hiver par traîneau jusqu’à la ferme. Le fourrage comprenait de la laîche, des prèles et des graminées. Il reste de vieilles granges de pré à Hossa et les prés de Talasjärvi sont encore fauchés tous les ans.

 

39. Les premières campagnes d'abattage

Lors des premières décades du 20ème siècle, le marché du bois de scierie a commencé à se développer. En 1919, Aappo Lesonen du village voisin Selkoskylä, avait une parcelle de terrain à Somerjärvi au-dessus de Värikallio. De là, il faisait rouler vers le bas les troncs qui commençaient ainsi leur voyage jusqu'aux scieries de la côte. Lors des premières campagnes d’abattage, seul le bon bois pour scierie était récolté.

Au cours des premières coupes, l’arbre est devenu grand et beau et l’écorce protectrice de son tronc est devenue solide. Sa cime commence à s’arrondir, ce qui signifie qu’il va bientôt atteindre sa taille finale.

 

 

 

 

 

 

 

40. La vie des bûcherons

Les campagnes d’abattage ont vraiment commencé à Hossa au cours des premières décades du 20ème siècle. Les premières cabanes de bûcherons étaient dénuées de confort et rapidement construites. Au début, ils vivaient même pendant l’été dans des abris en rondins mi-ouverts ou dans des tentes.

Les hommes s’occupaient eux-mêmes de leur cuisine et chacun achetait sa propre nourriture, en général du lard, mais parfois aussi de la viande.

Par la suite, des femmes ont été employées pour s’occuper de la cuisine. Les conditions dans les cabanes de bûcherons étaient encore modestes pendant les années 50 et les odeurs... plutôt fortes.

Au cours des abattages, il y avait à Hossa plusieurs cabanes de rondins et de flottage dont les dernières construites, soit des années 50, servent aujourd’hui pour le tourisme.

41.

Le passe-partout était encore un outil important au cours des années 50.

Lorsque le chargement était lourd et la pente glissante, l’homme aidait sa bête de somme.

Le flottage du bois avait lieu le long des rivières vers les eaux plus vastes.

La cabane des années 20 était un abri construit rapidement. Il en allait de même des écuries.

La vie dans une cabane des années 50 s’est légèrement améliorée.

La tronçonneuse s’est généralisée dans les années 60 pour devenir l’outil du bûcheron.

 

42. L’arbre de l’année 1950 est un vieil arbre géant. Il a échappé à deux incendies de forêts et en souvenir, il lui reste des cicatrices sur les côtés. C’est d'ailleurs pourquoi il échappe aussi à l’abattage. Et c’est vrai qu’il a une allure à inciter le respect.

 

43. L’arbre est coupé quand il atteint environ 300 ans. Il aurait pu peut-être vivre encore 100 ans. Une tranche du tronc est ici sur le mûr.

 

44. Aire de randonnée

Le développement de Hossa en un espace de randonnées et de pêche date des années 60 et c’était un centre récréatif de Metsähallitus (l'administration forestière de Finlande). L’aire de randonnées de Hossa a été fondé en 1979 en même temps que celui de Kylmäluoma de Taivalkoski.

 

 

 

 

 

 

 

45. Tranquilité et services

Le premier centre des visiteurs construit en Finlande est celui de l’aire de randonnées de Hossa qui date de 1991. À la même époque, sont nés le terrain de camping de Karhunkainalo, le sentier de découverte de la nature de Huosilampi et d’autres locaux de services.

Tous les centres d’informations des aires de randonnées, parcs nationaux, etc. ont commencé à prendre le nom de centre des visiteurs ou centre d’éco-tourisme depuis 1999. L’expansion, l’auditorium et cette exposition du centre des visiteurs de l’aire de randonnées de Hossa ont été terminés en 2001.

 

46. Gestion des forêts

Les forêts de l’aire de randonnées de Hossa sont aujourd’hui gérées selon les méthodes modernes d’une sylviculture prudente.

 

 

47. Des vieilles forêts

L’annexion de l’aire de Moilasenvaara à Hossa date du début du 21ème siècle en tant que réalisation du programme de protection des vieilles forêts.

 

 

 

 

LE COURANT EMPORTE L'EAU ET LE BATEAU

Les voies d’eau utilisées depuis longtemps servent encore. L’aire de randonnées comprend 60 kilomètres d'itinéraires faisables en canoë et tous continuent au-delà de Hossa. Tout en pagayant ou ramant, vous pouvez vous approcher des événements de la nature et le canoë permet aussi d’aller dans les lieux peu profonds. La vitesse procurée par les endroits au courant rapide grise et enchante les passagers de la barque ou du canoë. Les lacs sont étroits, mais il y a aussi des surfaces plus vastes à ramer et admirer. Les rapides sont, pour la plupart, faciles à descendre. Il est par contre, recommandé de passer à côté des rapides de Lounatkoski sur la terre ferme, car ils sont dangereux. C’est pour cela que des bandes de terres pour tirer le canoë ont été construites là et aussi dans quelques autres endroits.

PROPRES ET LIMPIDES

Les eaux sont sauvages et propres. Elles sont habitées par des espèces végétales et animales. Le cingle plongeur qui chasse les larves et les crustacés du fond, est un oiseau d’hiver familier des eaux rapides. La lumière traverse profondément l’eau limpide des étangs et lacs d’esker ainsi que des eaux vives. C’est une des raisons pour lesquelles l'aire de Hossa, et surtout d'Öllöri, sont des lieux de plongée favoris.

DES ETANGS ET DES GRANDES SURFACES D’EAU

L’aire de randonnées comprend 140 étangs et lacs. Le moment du gel et du dégel des eaux varie beaucoup. Les petits étangs gèlent tôt. Mais il faut faire attention pendant tout l’hiver à la glace fragile des endroits à courant des rivières et des lacs.

 

 

 

 

NATURE FORESTIÈRE

Le paysage de Hossa consiste de crêtes boisées, d’eaux limpides et de sable clair. Les sentiers et les voies d’eau passent à travers des forêts très diverses. Les sapinières poussent de manière clairsemée. Les marais sont pour la plupart, des petits marais de pins sauvages ainsi que des marécages.

Quand la forêt vit en paix, les arbres sont d’âge et d’aspect divers. Les plus vieux arbres sont morts et desséchés en chandelle et d’autres sont tombés pour devenir du bois mort. Même dans les forêts naturelles, il peut y avoir après un incendie des arbres jeunes et à peu près du même âge. Parmi eux, pousse un vieux pin géant, survivant de nombreux feux de forêts. Lorsqu’une pinède vieillit, quelques épicéas apparaissent parmi les pins, même dans les terrains secs.

De nombreuses espèces organiques des vieilles forêts ont besoin de bois pourri ou brûlé, de trous, d’un climat plus doux de forêt dense et d’autres espèces forestières. Il faut aussi du temps. La formation d’une base de croissance pour un phellin des pins vivant dans le bois pourri des pins dure des centaines d’années à partir du début de la croissance de l’arbre. La vie vivant dans un bois pourri est un système sophistiqué. Chaque espèce d’arbre a sa propre espèce de champignons qui change avec la décomposition de l’arbre. Chaque champignon a ses propres espèces d’insectes qui à leur tour ont leurs propres parasites et ennemis. C’est là la diversité de la nature.

Les forêts durables de Hossa sont gérées selon un plan de gestion et d’exploitation qui vise à conserver les paysages de randonnées et la diversité de la nature. Les forêts naturelles les plus importantes peuvent grandir en paix.

 

 

 

 

DU SUD DU NORD

Les forêts de Hossa sont des forêts typiques de la zone septentrionale de conifères. La plupart des arbres sont des pins, mais lorsque les pinèdes vieillissent, des épicéas apparaissent parmi eux sur les terres plus récentes et sur les pentes. Le bouleau est le plus répandu des feuillus. Le tremble pousse en solitaire dans des endroits luxuriants, le plus souvent au bord d’un ruisseau. Le sorbier et l'aulne blanc restent petits dans l’ombre des forêts de conifères.

C’est quand on voit le lède des marais poussant sur des terrains secs au milieu de la bruyère, des myrtilles et des airelles des marais que le caractère nordique de la végétation est le plus net. Les airelles et les camarines noires préfèrent les endroits les plus secs. Les marais sont austères. On trouve et cueille les plaquebières, ou mûres des marais, dans les marécages et sur les terres sauvages. À la fin de l’été, les petits nuages blancs des balles de graines des linaigrettes se balancent par-ci par là.

Comme le dit le grand poète Kianto, on entend dans le paysage sonore du printemps combien résonnent la grive et le grand tétras. Les pépiements résonants du pinson du nord apportent l’ambiance nordique. Les volées actives des mésanges suivent le voyageur partout. Voir des pics et les arbres et pommes de pins qu’ils ont picotés est chose courante à Hossa. Dans les vieilles forêts, vit le pic tridactyle qu’on appelait autrefois un pic à trois doigts. La présence de gallinacés se remarque le plus souvent par leurs excréments dont la taille permet de deviner l’oiseau qui les a laissés. On voit assez souvent dans le ciel un oiseau de proie et il y a beaucoup de chances que ce soit un balbuzard. Celui qui a rencontré une chouette épervière pendant sa nidification, sait que c’est une créature irritable.

Le renne est le mammifère que le promeneur rencontre le plus souvent. L’élan se trouve particulièrement bien dans les jeunes forêts. Tous les grands prédateurs peuvent être rencontrés à Hossa, mais le plus permanent est l’ours. Le nombre des petits prédateurs varie et dépend de la quantité de proies, le plus souvent des campagnols. Le campagnol le plus caractéristique est le lemming, le voyageur du tapis de mousse au dos bleu. Certaines années, il abonde, et d’autres, il a complètement disparu. Quand c’est une bonne année en pommes de pin, les écureuils sont nombreux et leur vie est facile à observer.

 

 

 

 

LES TRUITES DE LA RIVIÈRE HOSSANJOKI RIVALISENT AVEC LES LAVARETS DES LACS VALKEINEN

La pêche est une tradition vieille de 9 000 ans à Hossa. L’entretien des eaux poissonneuses et l’alevinage dans les eaux comportent les poissons qui leur sont naturels, tels que le lavaret, l’ombre, la truite, le brochet et la perche. L’alevinage de truites arc-en-ciel de la taille permise pour la pêche a également lieu dans quelques étangs. Le pêcheur trouve ici de quoi le contenter pendant toutes les saisons de l’année et par diverses méthodes.

La truite est le poisson noble originaire des eaux vives.

La truite arc-en-ciel est toujours un poisson aleviné dans les eaux de Finlande. Il n’arrive pas à se reproduire ici.

La lavaret fait partie de la famille du saumon, ce qui est visible par ses nageoires grasses.

L’ombre, le poisson dragon qui a une grande nageoire dorsale, mord dans les rapides.

Le brochet saisit la cuiller avec avidité aussi bien dans le lac que dans un courant.

La perche aussi est un poisson noble, surtout quand elle est grosse et bien préparée.

Hossa est un endroit agréable à visiter pendant toutes les saisons de l’année et nombreuses sont les possibilités d’activités. Les sentiers, pistes et eaux mènent dans des endroits superbes et intéressants où se trouvent des vestiges aussi bien naturels qu’humains vieux de milliers d’années. La plupart des sentiers peuvent être parcourus facilement et légèrement, mais certaines pentes des crêtes demandent une ascension qui donne chaud.

Chaque skieur trouve à Hossa sa piste aussi bien dans l’obscure tranquillité du cœur de l’hiver que dans la foule du printemps. Une partie des pistes se prête au ski de fond et les circuits de randonnée à ski plus longs se répandent sur une vaste étendue. Il y a assez de neige portante vierge pour une randonnée tranquille. Il est fort possible de skier par un jour tranquille au cœur de l’hiver sans rencontrer âme qui vive de toute la journée avec la seule compagnie des pics et des mésanges.

Les raquettes sont un bon moyen pour se déplacer dans des endroits difficiles à pénétrer en ski. Si le début semble difficile, la participation à une randonnée guidée de ski en raquettes est une bonne idée.

La minute bleue est le moment silencieux dans la soirée lorsqu’il est agréable de se reposer et de regarder par la fenêtre du chalet avec le ronflement du feu dans la cheminée. Les possibilités d’hébergement dans l’aire de randonnées sont nombreuses et comprennent la location de chalet au milieu de la forêt et au bord de l’eau. Les services de l’aire de randonnées sont disponibles à portée du chalet.

Des endroits et services concernant des groupes et camps plus importants sont disponibles à Hossa. Les groupes de collègues, d’amateurs et d’écoliers, sont tous les bienvenus.

Une partie des sentiers a été aménagée pour accueillir les fauteuils roulants et les poussettes d’enfants. Une portion du sentier de découverte de la nature est construite à cet effet. Certains pontons de pêche et une partie du terrain de camping et de l’aire de randonnée sont accessibles aux fauteuils roulants.

L’eau claire et le sable tiède attirent les nageurs. L’eau des profondeurs est également limpide et Hossa est idéal pour y faire de la plongée avec un local de service pour les plongeurs.

Les moyens de déplacement sur l’eau sont nombreux et le canoë permet d'aller sur des eaux vives aussi bien qu’au bord des rives calmes, près des événements de la nature. Les pêcheurs et les voyageurs ont utilisé la barque comme moyen de déplacement depuis un millénaire.

On peut rester au bord des rapides à admirer la force et l’animation de l’eau et nombreux sont ceux qui sont là dans l’espoir d’une bonne prise de poisson. Il y a de nombreux endroits pour faire du feu et certains sont près des bons lieux de pêche. La prise se transforme rapidement en un plat délicieux sur les flammes du feu.

La fin de l’été et l’automne sont la période des couleurs magnifiques et de la cueillette des fruits de la nature. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, mais le cueilleur assidu de baies et de champignons trouve toujours quelque chose à mettre dans son panier.

C’est en s’arrêtant au bord d’un feu pour se réchauffer qu’on ressent la paix de l’automne. Les haltes des hommes des forêts et les moments au coin d’un feu de bois dans l’obscurité du soir font partie de l'automne de Hossa. La chasse à l’élan et la cueillette de baies ou simplement la promenade peuvent s’effectuer en solitaire ou en groupe. L’aire de randonnées offre des services de guide, de restauration et d’animation selon les besoins et les souhaits de chacun.

Les parcours de randonnées, de motoneige et d’eau dépassent également les limites de l’aire de randonnées. Tout près d’Hossa se trouvent, entre autres, le lac canyon abrupt Julma Ölkky de Kuusamo. L’extrémité du lac permet de continuer plus loin à pieds ou sur l’eau.

 

 

 

 

Distillation du goudron

En général, on brûlait le bois du pin pour faire du goudron, car il contient le plus de résine. Le contenu de résine dans une souche à goudron peut être de 25 à 30 % et en moyenne d'environ 5 % dans le bois du tronc (masse d’arbre sèche). L’épicéa contient beaucoup moins de résine et il est de toute façon plus difficile à manier.

Fabrication du goudron

La distillation du goudron demande énormément de travail. Le travail le plus important était le goudronnage, c’est-à-dire la préparation du bois à brûler dans la fosse à goudron. Pour augmenter le contenu en résines des troncs d’arbre, on enlevait l’écorce à partir de la base jusqu’à hauteur d’homme. Sur le côté nord du tronc, on laissait une bande étroite d’écorce. On appelait cette bande, le dos. L’arbre commençait à dépérir et sa résine coulait. Deux ou trois années après l’écorçage, on enlevait l’écorce restée plus haut et en général, on enlevait aussi le dos. Les arbres sans écorces pouvaient couler leur résine et se déssecher pendant encore deux ou trois ans. Après quoi, on les coupait et prenait un tronçon d'environ 3,5 mètres à partir de la base. Dès qu’il y avait de la neige, on transportait les tronçons de base dans la fosse à goudron où on les entaillait avec une hache. Les cimes autant que les souches et les racines étaient brûlées pour obtenir du goudron.

Construction de la fosse à goudron

On construisait le plus souvent la fosse à goudron dans un versant légèrement en pente. Le sol ne devait pas être rocailleux. Le fond de la fosse était façonné en forme de coupe avec le centre plus bas et les bords à la même hauteur. Le fond était compressé avec des écorces fraîches, de la boue ou de la tourbe. De la fosse vers le côté du versant inférieur, on creusait une auge. À partir du centre de la fosse on creusait un tunnel allant vers l’auge et dans le tunnel, on plaçait un tuyau bouché. À l’extrémité du tuyau se trouvant au centre de la fosse, on faisait un trou d’où coulait le goudron dans le tuyau. À l’embouchure du trou, on mettait une grille en bois pour empêcher le trou de s’obstruer. Ensuite, on vérifiait l’étanchéité du fond de la fosse, du trou et du tuyau. Au-dessus du trou, on mettait une cheminée, c’est-à-dire un faisceau de bûchettes. Il dirigeait le goudron à couler dans le trou. Après cela, on empilait les bûchettes dans la fosse. Les bûchettes de goudron étaient entassés de sorte à s’incliner vers le centre de la fosse. C’est ainsi que le goudron coulait le long des arbres jusqu’au trou dans le centre de la fosse. Au niveau du trou, on dressait un pieu de pin.

D’abord le pieu était recouvert et ensuite allumé. Après l’empilement, la fosse à goudron était recouverte de tourbe. Au-dessus, on mettait de la terre. Sur les rebords, on laissait une bande non recouverte par laquelle on allumait la fosse de tous les côtés simultanément. Après l’allumage, les rebords aussi étaient recouverts de tourbe et de terre. Lorsqu’elle brûlait, la fosse à goudron était surveillée minutieusement. Au début du feu, l’échauffement de la fosse libère une vapeur d’eau libre qui risque de se décharger avec force en éjectant de la tourbe et de la terre hors de la fosse. Dans ce cas, il fallait rapidement recouvrir la fosse à nouveau pour qu’elle ne se mette pas à brûler avec rage.

 

 

La distillation

La carbonisation avançait des bords de la fosse vers le centre. Le goudron coulait du trou de la fosse dans le tuyau et de là dans le récipient ou tonneau se trouvant dans l’auge. Après une ou deux journées de brûlage, on pouvait commencer la coulée du goudron. Le meilleur goudron s’obtenait à mi-chemin de la coulée du goudron. Le goudronnier est celui qui s’occupait de la fabrication de la fosse et surveillait le brûlage. La distillation était un travail précis qui exigeait une compétence professionnelle. Un goudronnier compétent pouvait obtenir plus de goudron de la fosse qu’un autre moins minutieux. La carbonisation d’une grande fosse pouvait durer une semaine, voir plus.

 

 

 

Le bois brûlait, le goudron coulait

Les grandes fosses pouvaient donner de 100 à 200 tonneaux de goudron. Les besoins en bois étaient énormes, car un mètre cube de bois donnait de 30 à 40 litres de goudron. Les bois de bonne qualité pouvaient aller jusqu'à 50-70 litres. Une fosse à goudron de 100 tonneaux consommait de 200 à 300 m3 de bois, selon la qualité du goudron. Vers l’année 1900, la production de goudron de Suomussalmi était d’environ 7 000 tonneaux. Bien sûr, la production n'était pas vendue entièrement, car une partie servait pour la consommation personnelle. Les peintures étant trop onéreuses, on goudronnait les bâtiments, les barques et autres objets. Le goudron était un ingrédient important dans la médecine populaire. On disait autrefois que si le goudron, le sauna ou l’alcool n’aidaient pas, alors la maladie était mortelle.

Un sous-produit de la distillation du goudron est le charbon de bois. Il servait, par exemple, dans la fabrication du fer.